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Préface de l'édition du CNRS (A. Souris, M. Rollin et J.-M. Vaccaro) 1974
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Le luthiste Victor de Montbuysson, né en Avignon(1) vers 1570, fut attaché presque sans interruption, pendant trente-deux ans, de 1595(2) à 1627, à la cour du duc Moritz, Landgrave de Hesse-Cassel. Bien que son origine française soit mentionnée dans les archives de Marburg et dans la signature de certaines de ses pièces publiées en Allemagne(3), il est parfois désigné dans l'entourage du duc par une traduction germanique de son nom, "von Bergwald". Ainsi, plus tard, lorsqu'après avoir quitté la cour, il voudra se rappeler au souvenir de ceux qu'il y a connus, il signera "Victor von Bergwald Lautenist und Sprachmeister"(4). S'il tient à mentionner ainsi dans sa signature, cette seconde activité de maître de langues ou de grammaire, c'est qu'il l'exerçait sans doute en Allemagne, probablement à l'école de Cassel, érigée en 1599 en "Collegium Mauritianum", où le duc faisait instruire les jeunes nobles hessois(5). L'étude de la grammaire et des langues y était à l'honneur. Le duc Moritz "der Gelehrte" lui-même, en connaissait onze. Possédant une érudition et des talents exceptionnels, organiste, chanteur, compositeur(6), il était, parmi les princes allemands, l'arbitre des musiciens. En 1594, le duc de Brunswick l'ayant prié de comparer le talent de John Dowland avec celui du luthiste anversois Gregory Howett, il invite le grand musicien anglais, qui gardera de son séjour en Hesse, un souvenir enthousiaste(7). Peut-être y rencontre-t-il Montbuysson, déjà connu en Allemagne par la publication, la même année, de trois de ses pièces dans le Florilegium de Denss. Il est vrai que le luthiste français ne sera appelé par le duc Moritz qu'en 1595.
En 1596, la musique de la cour de Cassel comprend quatorze ou quinze instrumentistes adultes, dont l'organiste, et treize chanteurs, parmi lesquels le "Kapellmeister"(8) et les jeunes garçons(9). Leur nombre n'a pas été augmenté en vue des festivités projetées pour le baptême de la petite princesse Elisabeth, fille du duc. La reine Elisabeth d'Angleterre, sa marraine, envoie à cette occasion, à Cassel, une ambassade extraordinaire, à la tête de laquelle se trouve le comte Lincoln. Deux comédiens font partie de la suite du représentant de la reine, John Webster et Robert Browne(10) qui se joindront à la troupe d'acteurs anglais entretenus par le duc. Le théâtre anglais, et surtout la musique qui l'accompagne, sont très appréciés à la cour de Hesse. Nul doute que les artistes d'Outre-Manche prendront part aux réjouissances qui se dérouleront dans la seconde quinzaine d'août 1596. Courses, tournois, cortège se succéderont à Cassel(11). Dans le cortège, Apollon, trônant sur le Parnasse, et Calliope, une des neuf muses qui l'accompagnent, jouent du luth. Mais ces fêtes dispendieuses sont peut-être la cause d'une réduction des états de la musique de la cour, dans les années suivantes. Montbuysson lui-même a peut-être quitté le service pendant quelque temps. C'est alors, en 1597, que Besard, voyageant en Allemagne, se présente à la cour de Cassel et offre de donner des leçons de luth(12). Sans doute fait-il la connaissance de son compatroite, dont il recueillera trois gaillardes dans le Thésaurus harmonicus. Il est intéressant de remarquer ici que, cette année-là et dans les années suivantes, trois grands luthistes français ont pu se rencontrer en Allemagne : Besard, Montbuysson et Charles Bocquet, qui, en 1599, voyage non loin de Cassel avec son maître, l'Electeur Palatin Friedrich IV(13). De plus, n'oublions pas que, d'après Besard, Mesangeau séjourna à Cologne avant 1617(14). Rien d'étonnant si l'influence de la musique de luth française a pu se faire sentir sur la musique allemande de l'époque(15). Montbuysson est réengagé à la cour en juin 1598, avec un traitement d'environ 200 florins(16). Il est vrai qu'il doit assumer une lourde charge, car, l'année suivante, le service ne comptera plus que quatre musiciens. Leur nombre remontera à treize en mars 1601, et, en 1602, à la suite d'un long voyage en France, où de brillants concerts lui sont offerts(17), le Landgrave ramènera de Paris deux chanteurs(18). En 1603, Montbuysson est chargé de l'instruction du jeune Jorg Schimmelpfenning, futur maître de chapelle, qui réside alors à la cour comme "Instrumentistjunge". L'éducation des musiciens y est organisée selon les règles de l'apprentissage en usage à Paris et ailleurs(19). Le jeune garçon, ou parfois, la jeune fille que ses parents destinent à la musique, est confié à un maître, qui, en échange d'une somme très variable, dont un contrat précise les conditions du versement, se charge, non seulement de le loger, mais souvent, de l'entretenir totalement. A la cour de Cassel, le Kapellmeister, l'Italien Rosso, Montbuysson et plusieurs autres musiciens s'occupent ainsi des jeunes instrumentistes que le duc leur a confiés. En 1603, Montbuysson reçoit pour cela, une indemnité de 50 thalers(20) et, en 1604, son traitement est relevé de 200 à 246 florins(21). Sans doute, son enseignement est-il particulièrement apprécié, car, en 1611, il est choisi comme maître de luth de la petite princesse Elisabeth, fille du duc, maintenant âgée de quinze ans, pour laquelle il rédige dorénavant son "Livre de tablature..." dont il a déjà rempli plus de cinquante pages, et qui en contiendra une centaine. En 1612, Schütz, que le duc a fait instruire depuis l'âge de quatorze ans au Collegium Mauritianum, avant de l'envoyer à Venise pour y recevoir l'enseignement de Giovanni Gabriel!, est nommé organiste de la cour(22). Il y retrouve Montbuysson, qui pourrait avoir été son"maître de langues"à l'école de Cassel. Toujours cité comme luthiste du duc en 1613, Montbuysson appartient en 1616 à la première catégorie des musiciens(23), mais, à la fin de l'année, il voit sa situation menacée, le duc cherchant à le relever de ses fonctions. Il rédige alors un plaidoyer en faveur de sa cause, et, d'autre part, offre ses services au duc de Braunschweig. Dans une lettre du 31 janvier 1617, Moritz lui assure qu'après son élimination de la cour, il lui confiera d'autres occupations, dans le pays ou à Cassel(24). Ce n'est qu'à partir du 1er avril 1619 qu'il sera réintroduit à la cour, par une ordonnance enregistrée le 27 juin suivant(25). Il est toujours au service de Moritz en 1620, en 1622(26) et en 1623 habitant en ville(27), mais faisant toujours partie des luthistes du duc, qui sont quatre en 1627(28), lorsque Moritz est contraint d'abdiquer. La Guerre de Trente Ans a fait d'énormes ravages dans le pays. La situation politique, de lourdes épreuves familiales, le forcent à céder sa place à son fils Wilhelm V. Il ne semble pas que celui-ci ait gardé le luthiste français à son service, car, le 6 septembre 1628, apparaît à la cour le "nouveau luthiste", Melchior Schmidt(29).
Montbuysson se réfugie en Hollande, à la Haye. Dix ans après, il est dans la misère. Dans une lettre du 27 janvier 1638, adressée à son "cher bon ami et compère", le Conseiller privé de Hesse, Nicolas Sixtinius, il se plaint amèrement. Aucune publication, dit-il, n'accepte de ses œuvres. Il a de grands déboires avec les élèves qu'il a instruits. La peste lui a fait beaucoup de tort. Sa famille est lourde à entretenir, et la "triste vieillesse" approche. Aussi demande-t-il le règlement de "ce qui lui est dû, et qu'il a déjà réclamé plusieurs fois sans obtenir satisfaction"(30). Mais la guerre fait toujours rage en Allemagne, et nous ignorons si cette lettre reçut une réponse. Nous avons signalé plus haut, un "Livre de Tablature...", dont la seconde partie est dédiée par Montbuysson à la princesse Elisabeth. Ce manuscrit, conservé à la bibliothèque de Cassel, est un in-8° de 15 sur 18 centimètres, dont la reliure de l'époque, en cuir, est encadrée de fleurons assez naïvement gravés(31). Tout l'ouvrage, titres et tablature, est très soigneusement rédigé de la même main. Les portées ont été tracées au fur et à mesure de la rédaction, avec une très grande précision, sauf à la fin, où l'on remarque également des ratures, une écriture relâchée, et quelques pages restées blanches. Au début, il n'y a pas de pages de garde, et, par conséquent, pas de titre ou de dédicace. Mais, au folio 54', nous lisons : "Livre de tablature de lhut pour madame Elisabeth princesse de hessen Commençé par victor de montbuysson, le dernier Janvier 1611". Pourtant ce titre ne marque pas de tournant dans la conception de l'ouvrage. Du début à la fin, c'est le manuscrit d'un luthiste soucieux de conserver son répertoire et d'en instruire ses élèves, bien qu'on n'y puisse relever d'intention pédagogique très caractérisée, sinon quelques essais de marches ou de cadences pouvant servir d'exemples de composition ou d'exercices de technique instrumentale,
La plus grande partie du répertoire est constituée par des danses et quelques préludes pour le luth seul. Pourtant, dans la première moitié de l'ouvrage, une part très importante est faite aux chansons allemandes mises en tablature et à la musique vocale italienne, pour laquelle le duc Moritz, chanteur lui-même, avait une prédilection(32). Dans la seconde, la musique vocale ou d'inspiration vocale est réduite à moins d'une dizaine de pièces(33). Les pièces pour le luth seul emploient les formes en honneur dans la musique de cour du début du siècle : préludes, intrada, pavanes, gaillardes, courantes(34), voltes, ballets, danses anglaises, branles, villanelle; à la fin, une sarabande. Quelques-unes de ces œuvres sont recueillies parmi les anonymes du Thésaurus harmonicus (1603), ou se retrouveront, également sans signature, dans le Testudo Gallo-Germanica de Fuhrmann (1615)(35). La rédaction de ces pièces dans le manuscrit Montbuysson est complétée de signes de doigtés de main droite et de croix indiquant la place des ornements. Les barres de mesure manquent souvent, mais peuvent être facilement replacées. Dans la première partie, rédigée avant 1611, et, par conséquent, plus spécialement destinée au prince et aux élèves de la cour, Montbuysson rend hommage au duc Moritz en y introduisant quatre courantes signées "M.L.H." (Moritz Landgrave de Hessen)(36). Dans la seconde, écrite pour la princesse, trois pièces de Dowland(37) et quelques autres d'origine anglaise, évoquent le pays de son illustre marraine, la reine Elisabeth, tandis que les noms de Montbuysson, Mercure, Gautier (peut-être Gautier d'Angleterre), cités chacun une fois, attirent l'attention sur les luthistes français(38). Il y a donc très peu de noms d'auteurs dans cet important ouvrage, où, parmi les 150 pièces environ qu'il contient, une seule est signée Montbuysson, mais nous pouvons supposer que de nombreuses autres ont été composées, ou, du moins, arrangées par lui, par exemple, ces douze pièces inspirées par des timbres mis en tablature, à la même époque, par Robert Ballard dans ses deux Livres, en 1611 et 1614, ou par N. Vallet, dans le Secret des Muses, en 1615 et en 1616(39). Les versions différentes qu'en donne Montbuysson dans son manuscrit, feraient croire qu'il les a lui-même mises au luth. Il nous est néanmoins impossible de les publier sous son nom. Seul extrait de son manuscrit, la courante qu'il a signée, figure dans notre ouvrage. Son œuvre, composée en Allemagne, a été particulièrement appréciée à Cologne. Dès 1594, avant même son entrée à la cour de Cassel, trois de ses courantes y sont publiées dans le Florilegium, qui, en dehors des œuvres de Denss, ne contient que ces trois pièces de Montbuysson, deux de Howett et une de Ferrabosco(40). En 1603, toujours à Cologne, tandis que Besard fait paraître trois de ses gaillardes dans le Thésaurus harmo-nîcus, Hainhofer recueille de lui, dans son manuscrit, une courante et une gaillarde. C'est encore en Allemagne, à Francfort, en 1622, alors qu'il est toujours à Cassel, que Mylius publie dans le Thésaurus gratiarum, une "Toccada" et une œuvre dont le titre "Grammatica"(41), rappelle la qualité de grammarien de l'auteur.
Notes : (Cliquer sur la flèche "retour" du navigateur pour retrouver le texte) (1) BESARD, Thésaurus harmonicus, "Nomina anthorum ... Victor de Montbuisson Avenionensis". (2) E. ZULAUF Beiträge zut Geschichte der Landgräflich-Hessischen Hofkapelle zu Cassel bis auf die Zeit Moritz des Gelehrten, Kassel, 1902, p. 52 :"Im Jahre 1617 schreibt er an Moritz, dass er schon 22 Jahre in seinen Diensten sei". (3) Staatsarchiv Marburg, 4b, 46,"Victor Franciscus". Mylius 1622,"Victor Gallus". (4) St. arch. Marburg, 4d, 36, cit. par C. Engelbrecht, Die Kasseler Hofkapelle im 17. Jahr, Kassel, 1958, p. 129, n° 12. (5) Ch. von ROMMEL, Neuere Geschichte von Hessen, Kassel, 1837, II, p. 435. (6) Le duc Moritz de Hesse-Cassel est l'auteur de motets et de musique religieuse destinée à sa chapelle. De plus, Montbuysson a recueilli dans son manuscrit, quatre de ses courantes pour le luth, et R. Dowland, dans Varietie of Lute-lessons (1610), une pavane. (7) R. DOWLAND, Varietie of Lute-lessons, London, 1610, éd. fac-similé Schott and Co. Ltd., Londres, 1958,"Biographical notes", extraits d'une lettre de J. Dowland à Sir Robert Cecil (1595), et de la préface de First Booke of Songs or Ayres. (8)"Kapellmeister", à l'époque, peut signifier maître de chapelle, mais aussi directeur de la musique, de même que le mot"Kapelle"désigne l'ensemble des musiciens, sans faire de distinction entre ceux de la cour et ceux de la chapelle. (9) ZULAUF, op. cit., p. 52. (10) A. PIRRO, Schütz, Paris, 1924, p. 12. Ce J. Webster pourrait être identifié avec le dramaturge jacobéen, mort vers 1634. (Cf. E.K. Chambers, The Elizabethan Stage, III, p. 507). (11) DILICH, Historische Beschreibung der Fürstl. Kind-Tauffe Fraulein Elisabeten zu Hessen, 1596, Kassel, 1598. (12) Cf. Œuvres pour le luth seul de J.B. Besard, éd. dn C.N.R.S., Paris, 1969, p. XII. (13) Cf. Œuvres des Bocquet, éd. du C.N.R.S., Paris, 1972, p. XII. (14) Nous savons, par l'annotation placée par Besard dans le Novus Portas (1617), dans la marge de la "Courante du Sieur Mesangeau", que "cette danse française a été composée à Cologne par le très habile musicien en l'honneur de l'auteur". (15) Cf. E. EPSTEIN, Der franziisische Einfluss auf die deutsche Klaviersuite im 17. Jahrhundert, Berlin, 1940. (16) ZULAUF, op. cit., p. 64,"Im Laufe des Jahres 1598 treten neu in die Kapelle ein: im Juni der Lautenist Victor de Montbuysson mit einem Jahresgehalt von 199 fl, 25 alb.". (17) L'ESTOILE, op. cit. (1601-1609), pp. 83-84. (18) PIRRO, op. cit., p. 14. En dehors de Montbuysson et de ces deux chanteurs parisiens, la musique du duc comptera deux autres étrangers, l'Italien Rosso et l'Anglais Hedgeman. (19) A Amsterdam, Nicolas Vallet prend chez lui des élèves qu'il instruit, comme le font alors, de nombreux instrumentistes. Cf. Œuvres de Nicolas Vallet..., éd. du C.N.R.S., Paris, 1970, p. XIII. (20) St. Arch. Marburg, 4b 46, Rechnungen des Musikantenverlages, cité par Engelbrecht, op. cit., p. 27, note 72. (21) Sur la situation de Montbuysson à la cour de Cassel entre 1598 et 1604. Cf. Zulauf, op. cit., pp. 67, 68 et 88. (22) PIRRO, op. cit. pp. 3841 et suiv. Schütz restera peu à Cassel. Dès 1614, l'Electeur de Saxe le réclame à Moritz de Hesse pour en faire son Kapellmeister. Schütz partira définitivement pour Dresde en 1619. (23) Cette promotion lui vaut une augmentation de 100 florins. (24) Sur la situation de Montbuysson à la cour de Cassel entre 1613 et 1617. Cf. Zulauf, op. cit, pp. 70, 77, 74 et 90 (note 3). (25) St. Arch. Marburg, 4b, 65, Nr. 8, cit. par Engelbrecht, op. cit. Anhang I, p. 125. (26) Ibid. 4b, 46, cit. par Id. p. 23, note 53. En 1622, 11 Landgrave prie son fils Wilhelm de lui faire envoyer des cordes d'instruments, entre autre, des cordes de luth pour "Victor Franciscus". (27) ZULAUF, op. cit., p. 64,"1620 wird er noch in einem erhaltenen Kapellestaat, 1623, in einem Casseler Hauserverzeichnis (Nebelthaus Collectaneen, Casseler Rathausbibl. K36) aïs "auf der Freiheit" wohnend genannt". (28) Ibid, p. 80. (29) St. Arch. Marburg, 4b, Paket 13, cit. par Engelbrecht, op. cit., p. 132, Nr. 17. (30) Ibid. 4d, Nr. 36, cit. par ItL, pp. 129-130, Nr. 12. (31) Les vignettes centrales, sur les deux plats du livre, sont beaucoup plus élaborées, et pourraient avoir été ajoutées postérieurement. Elles ne font pourtant apparaître aucune initiales, aucune armoiries qui pourraient nous renseigner sur un éventuel possesseur du manuscrit. (32) PIRRO, op. cit., p. 31, "Au printemps de 1611, Schütz (alors à Venise), présentait au landgrave un recueil de madrigaux italiens". (33) Telles sont, dans le manuscrit Montbuysson, les pièces vocales ou d'inspiration vocale : Dans la première partie, K. 27-31', 11 chansons allemandes, une française et une italienne, mises en tablature; ff. 31'-35, 6 madrigaux à une voix, en not. ord. et tablature (les ornements vocaux rédigés note à note); ff. 35'-37', 4 chansons mises en tablature; ff. 41'-51, 10 madrigaux pour dessus et basse en not. ord. Dans la seconde partie, f. 59, 2 madrigaux mis en tablature; ff. 61'-64', 4 airs français, les 3 premiers pour dessus et basse en not. ord., le quatrième pour une voix et tablature ; ff. 74'-76, un fragment de musique vocale et un air français à une voix en not. ord. et tablature; ff. 86'-89, 2 madrigaux à 3 voix en not. ord., la troisième voix instrumentale. (34) Une "Courante de Madame la princesse de Condé" (f. 38), dont les amours avec Henri IV ont également inspiré des "vers françois très beaux", a pu être composée durant l'exil en Allemagne de la princesse, alors que son mari, pour l'arracher aux entreprises du roi, la cachait à Cologne (Cf. L'ESTOILE, op. cit., "1610-1611", p. 168 et p. 33). (35) Dans Besard 1603 ou dans Fuhrmann 1615, nous avons trouvé des pièces qui concordent exactement avec des pièces également anonymes dans le manuscrit Montbuysson. Telles sont, par exemples : Voltes, ff. 16 et 23 ; Courantes, ff. 16', 18', 24' et 38. (36) Dans la première partie du livre, seul, le nom d'un autre auteur figure une fois à côté de celui du prince, "Spavento", dont on retrouve la signature dans un autre ouvrage de la bibliothèque de Cassel (4e Mus. 72, n° 54). (37) Montbuysson n'était pas encore à la cour de Hesse en 1594, lorsque John Dowland s'y était fait entendre, mais le souvenir du grand musicien anglais était resté vivace dans l'entourage du prince. Deux des trois pièces de John Dowland recueillies par Montbuysson, Pavane, f. 92' et Gaillarde, ff. 94'-95, se trouvent, également signées, dans Fuhrmann 1615, p. 62 et p. 108. (38) En dehors de Dowland et des trois luthistes français, Hassler, qui sera largement représenté dans Fuhrmann 1615, figure une fois dans la partie du Livre pour la princesse. Hans Léo Hassler, organiste de l'Electeur de Saxe à Dresde, est mort à Francfort-sur-le-Main en 1612. En 1596 il avait fait hommage au duc de Hesse de ses madrigaux à 5, 6, 7 et 8 voix (Cf. Pirro, op. cit., p. 8). (39) Dans les deux Livres de Robert ballard (1611 et 1614), ou dans le Secret des Muses (1615 et 1616), de Nicolas vallet, nous avons trouvé des timbres mis en tablature dans des versions différentes de celles données par Montbuysson dans son manuscrit. Tels sont, par exemple, "Est-ce mars", f. 30; "Courante de Madame la Princesse de Condé", f. 58; "Courante la Durette", f. 65; "(3) Bransles de la Royne", ff. 68'-69; "Volte puys que vos yeulx", f. 71; "Volte des Esclaves", f. 79; "Spangessa", f. 99'; "Valet", f. 100. (40) Gregory Howett, luthiste anversois, que le duc de Brunswick fit entendre au duc Moritz en 1594, pour le comparer à J. Dowland, figure aussi dans Dowland R. 1610. Mathia Ferrabosco, musicien italien, était au service de l'archiduc Ferdinand, futur empereur Ferdinand II. (41) Le Thésaurus gratiarum est disparu. H. Radke a bien voulu nous procurer une copie de ces deux œuvres de Montbuysson, qu'il a reconstituées. |
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