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1480 - 1530
©Jean-Marie
Poirier, 2005
Marguerite d'Autriche, fille de l'Empereur Maximilien Ier d'Autriche et
de Marie de Bourgogne, connut un destin hors du commun. Promise au
Dauphin de France, le futur Charles VIII, elle fut
élevée, dès l'âge de deux ans, à
Amboise et au Plessis-les-Tours où résidait ordinairement
la cour de France. Elle y reçut une éducation
princière qui lui permit d'affirmer son goût pour la
poésie, la musique et la danse. Elle apprit aussi à jouer
de l'épinette.
Marguerite à la cour de France
Une dizaine d'années plus tard Charles VIII la répudie
afin d'épouser la duchesse Anne de Bretagne, elle-même
convoitée par Maximilien d'Autriche, son père. Ce fut
pour Marguerite, alors à peine adolescente, un choc qui laissa
dans son esprit une empreinte définitive.
Tous
les regretz, Antoine Brumel, Ms 228 de Bruxelles (n° 25)
|
interprétation
: Les
Jardins de Courtoisie, dir. Anne Delafosse-Quentin
(cliquez sur le nom de l'ensemble pour accéder à leur site web et
sur ce lien pour acheter le cd "Carnetz secretz" |
Quelques temps après, Maximilien conclut son mariage avec le
prince Juan d'Aragon, héritier du trône d'Espagne. La
cérémonie eut lieu en mars 1497. Mais, comme si le
malheur s'acharnait sur elle, Marguerite se retrouva veuve dès
le mois de décembre de la même année, après
avoir donné naissance à un enfant qui ne vécut pas.
Elle regagna les Pays-Bas en 1499, ayant ainsi vu lui échapper
les titres de reine de France puis d'Espagne. Elle mit à profit
cette sombre période pour cultiver avec ardeur ses arts de
prédilection : poésie, musique et danse. Un superbe
manuscrit lui ayant appartenu contenant 58 airs de danse date de cette
période.
Une page du petit livre des basses danses de Marguerite d'Autriche
Basse
dance La Spagna, anonyme, fin XVe siècle ; Ensemble Sesquialtera.
Enfin,
après des mois de négotiations entre Philibert II de
Savoie et Maximilien, un nouveau mariage fut décidé pour
Marguerite. Cette union, célébrée le 4
Décembre 1501, lui valut le titre de Duchesse de Savoie, titre
qu'elle conserva jusqu'à sa mort.
De cette période heureuse pour la jeune femme date un manuscrit
de chansons conservé à la Bibliothèque Royale de
Bruxelles sous la cote Ms 11239. Parmi les musiciens
représentés dans ce volume, Pierre de La Rue se distingue
particulièrement. Ce musicien d'origine flamande semble avoir
été le musicien préféré de la
duchesse, aux côtés d'autres grands noms de la musique
polyphonique de la fin du XVe et des premières années du
XVIe siècle, tels Hayne, Compère, Agricola, Isaac ou
Ockeghem.
A cette époque, la cour de Savoie, à l'instar des grandes
cours princières d'Italie - Milan, Naples, Ferrare, Mantoue - ou
de la cour de Bourgogne, avait à son service des artistes de
qualité, musiciens, peintres ou écrivains. Les grands
centres politiques étaient en train de se transformer en centres
culturels majeurs, relayant ainsi l'Eglise dans un rôle qui lui
appartenait depuis le Moyen-Age. La Savoie, grâce en particulier
à la personnalité de Marguerite d'Autriche, n'a pas
échappé pas à cette évolution.
Guarde
vostre visaige, Alexander Agricola, v. 1500 ; Ensemble Unicorn.
Hélas, ces années heureuses et enrichissantes passeront
bien vite pour Marguerite : Philibert, malade, meurt en 1504. Elle
restera en Savoie deux ans après le décès de son
époux et fera élèver à sa mémoire un
superbe monument funéraire à Brou, près de
Bourg-en-Bresse. La fin de sa vie, après son départ de
Savoie, se passera à Malines, en tant que Régente des
Pays-Bas. La musique restera l'une de ses occupations favorites ainsi
qu'en témoignent d'autres manuscrits qui viennent
compléter celui datant des années passées en
Savoie. Elle mourut en 1530 et fut inhumée à Brou.
Jean-Marie Poirier
Marguerite d'Autriche, régente des Pays-Bas
Cliquez sur le
titre pour télécharger la tablature
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Cliquez sur la clé pour télécharger Mein hertz all dit, Hans Judenkunig, 1523,
d'après Pierre de la Rue
|
Voyez aussi, à la page Partitions la pièce Plus mille regres mise en tablature par Hans Gerle, 1533. La chanson de Josquin figure dans l'Album de Marguerite d'Autriche
sous le titre Plus nulz regretz...
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